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Loué, église Saint-Symphorien : Saint Pierre, 1666. La plus ancienne œuvre connue de Doudieux est un Saint Pierre, signé et daté de 1666, qui se trouve dans l’église de Loué, mais qui provient probablement de l’abbaye voisine d’Étival-en-Charnie. Si les archives font état de plusieurs commandes passées à l’artiste, la plupart ne concernent malheureusement que des œuvres disparues, un Saint Martin à Souillé en 1670, une Vierge pour l’abbatiale de Notre-Dame du Pré au Mans en 1682, des statues à Bonnétable en 1685, un Saint Sébastien à Maresché en 1696, des “figures” pour l’abbaye de la Boissière à Dénezé-sous-Le-Lude (Maine-et-Loire) avant 1697 ... En revanche, l’église de La Guierche conserve, dans le retable de son maître-autel, trois des cinq statues qui lui avaient été commandées entre 1672 et 1676, une Vierge à l’Enfant, un Saint Jacques le Majeur et une Sainte Barbe. La Guierche, église Notre-Dame : Saint Jacques le Majeur, 1676. Dans la Sarthe et la Mayenne, plusieurs sculptures lui sont attribuées, par comparaison avec les statues de Loué et de La Guierche. Ainsi, dérivant des statues antiques de la Vénus au pilier, la Sainte Barbe de La Guierche est très proche d’autres représentations de la sainte à Saint-Thomas de La Flèche — dont des versions en plâtre seront moulées au XIXe siècle à Candé (Maine-et-Loire), Sablé-sur-Sarthe et Bouloire —, La Guierche, église Notre-Dame : Sainte Barbe, 1672. Nogent-le-Bernard, église Saint-Jouin : Saint Roch, 2e moitié du XVIIe siècle. Comme les artistes de la première moitié du XVIIe siècle, Doudieux est resté fidèle au modèle des sculptures de Germain Pilon dans l’abbatiale de la Couture : en témoignent le Saint Pierre et le Saint Paul du maître-autel de Teloché, ainsi que, à La Ferté-Bernard, dans l’église Notre-Dame des Marais, une Vierge dont l’Enfant esquisse le même mouvement que dans la célèbre statue du Mans. Teloché, église Saint- Pierre-et-Saint-Paul : Saint Pierre, 2e moitié du XVIIe siècle. La documentation fait état parfois de la collaboration de Doudieux avec d’autres artistes, ainsi avec son frère, Nicolas, dans l’église de Sceaux-sur-Huisne, mais également avec le sculpteur François Sallé, qui était probablement le fils d’un autre François Sallé, peintre au Mans dans la première moitié du XVIIe siècle. L’église de Maresché, où la présence des deux artistes est attestée vers 1696, conserve une Sainte Barbe qui, très proche des statues de La Guierche et de La Flèche, pourrait être de la main de ce dernier. Aucun des enfants de Doudieux n’a embrassé une carrière artistique, mais ce n’est pas le cas de l’un de ses neveux, Joseph Coeffeteau qui a développé, dans la première moitié du XVIIIe siècle, une manière si proche de celle de son oncle — ainsi dans les nombreuses figures du maître-autel de Moncé-en-Saosnois — que l’on peut avancer sans risque l’hypothèse d’un apprentissage assuré auprès de celui-ci. |